« Amoureux vous dites ? Bien sur que non, c'est d'ailleurs même tout sauf ça. Cela dit ça ne m'empêche pas de dire que Justín est un peu mon autre. Mais je ne dirais jamais ce genre de choses devant lui. Il est bien trop le genre à prendre la grosse tête et il est souvent bien trop difficile de lui remettre les pieds sur terre. Ezek' est pour ainsi dire ma plus veille connaissance. Oh ça remonte à bien longtemps. On sait connus à Seattle, ville où il a d'ailleurs grandi et ville que j'ai quitté à l'âge de treize ans. J'ai toujours été le sexy garçon manqué de mon entourage, et par conséquent j'étais un peu 'la bonne pote' de notre Zeky. Ezek, Zely, il déteste qu'on l'appelle ainsi mais jm'en suis toujours fait un malin plaisir, j'ai toujours aimé le prénom Ezeckyel, ce qui n'est pas pour autant le cas de ce bel homme. Enfin, revenons à nos brebis. Je disais donc que nous avions toujours été très bons amis, mais une fois que ma mère rejoignit l'Europe pour refaire sa vie, j'ai du suivre mon père à Portland ; ce qui en gros signifiait plus de bon pote à l'horizon. Portland une belle ville certes mais une ville qui pour moi n'avait clairement rien à voir avec Seattle. J'y suis retournée deux ans après et c'est là que tout a changé entre moi et Ezeckyel. J'avait seize ans, et l'air naïve, je pensais retrouver un peu ce qui avait mon meilleur ami, mais vous savez ce que c'est un garçon à dix huit ans ? Un vrai paquet d'hormones. On pourrait en dire autant pour les filles, mais j'étais bien trop fragile et fleur bleue, pour penser à ce genre de choses même si avouer qu'il avait l'air d'un Apollon n'aurait pas été hors de ma portée. En gros et en bref on est sorti ensemble. Je lui confié que mon père avait un cancer et que je savait que je le perdrais d'ici deux ans au grand maximum, et ça personne ne l'avait sur avant lui. Il a jamais voulu le reconnaître mais je suis persuadé qu'il avait ressenti de la pitié à mon égard même si beaucoup dirons qu'au fond il est beaucoup trop protecteur quand il tient à quelqu'un mais peu importe. Au bout de trois mois, plus rien avait d'importance. La fin de l'été avait sonné, et je me suis à Portland. On a continué à flirter par textos, mais très vite on était plus cette espèce d'alchimie amoureuse ou affectueuse. Cela dit on a terriblement fini par retrouver cette amitié qui nous avait toujours liée. Il consolait mes pleurs au téléphone, comblait mes moments de solitude, et mes moments de folies réveillait ses sourires. Il était si loin et pourtant il ne se passait un jour sans que je ne lui parle. Mais une fois mon père enterré, et mort de cette saloperie de maladie, j'ai inconsciemment délaissé Justín. Je ne lui ai jamais dis que mon père était décédé. Et je lui en ai longtemps voulu. Ne me demander pas pourquoi. C'était le deuil non fait, et la rage qui me contrôlaient. J'ai pris mes distances. Préférant l'oublier, plutôt que de me torturer en lui parlant sans pouvoir le voir. Et au fil des mois, plus rien. Je ne donnait plus signe de vie, et lui aussi. Ne me demandez pas pourquoi je vous parle de ça ; cela dit une partie de la réponse consisterait à dire que je pense malgré tout très souvent à lui, encore aujourd'hui.´ »